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Viscéral


24 janvier : avant-première de La La Land. Je sors tout juste de la projection et me lance dans mon carnet d'écriture pour vous dire ....

Une comédie musicale c'est fun, c'est léger, girly, cucul même. Enfin... normalement ça l'est. LA LA LAND c'est différent.

C'est un film qui vous prend tout, qui vous hypnotise et qui fait appel à la plus part de vos organes.

1. YEUX

Il fait toujours beau dans LA LA LAND. C'est un film multi-colore, riche en soleil, il n'y a pas une goutte de pluie ou de venue fortuite d'un flocon de neige malgré les saisons qui défilent: Hiver / Printemps / Été / Automne / Hiver etc...

On joue clairement avec la notion du temps. Les anachronismes nous font passer d'une société actuelle à une époque hollywoodienne qui rime avec amour, gloire et beauté. Une nostalgie des temps heureux où tous les éléments essentiels qui composent cette période sont réunis. On est vraiment absorbé visuellement. Puis, on se réveille, sursaute, réagit au gré du son.

2. OREiLLES

Ah ça chante - bah oui rien d'étonnant pour une comédie musicale - mais alors ça chante juste, sans faute de goût. Ça chante la musique pour apprendre à mieux apprécier cet art. Dans LA LA LAND on s'attarde sur les notes, les sensations transmises par le musicien ou chanteur et enfin l'état à la fois hypnotique et euphorisant des instruments sous une rythmique identitaire : le jazz. Ambiance feutrée, canapés molletonnés, club-café tout ça tout ça ! J'ai adoré. Comme si le réalisateur nous évoquait clairement son avis sur ce qui distingue un artiste, d'un homme qui fait (juste) de la musique.

3. LèVRES

J'ai ris. Je n'étais pas juste amusée ou attendrie. Mes zygomatiques s'activaient naturellement dessinant alors rires et sourires sur mon visage. Ce n'était pas lourdingue mais juste ce qu'il faut. Par petites touches. J'avais envie de connaitre la suite. J'ai été surprise sans trop d'effet de déjà vus. Encore une fois, juste ce qu'il faut pour que mes lèvres se figent avec un sourire de satisfaction. Ce rictus disparu au moment où le film décide de rentrer dans un dossier spécial de Psychologie Magazine "What is your quest ?" (rpz. Monthy Python - Sacré Graal").

4. PiEDS et MAiNS

Etant donné que j'étais au cinéma, j'ai essayé de me contenir pour ne pas m’exciter sur mon fauteuil rouge rembourré. Du coup, mon envie de bouger s'est répercutée dans mes mains et mes pieds. Je ne saurai vous dire si ce sont mes membres supérieurs ou inférieurs qui s'agitaient le plus... Je ne pense pas qu'on puisse choisir vraiment quelle extrémité de notre corps va battre la cadence. Tout dépend de l'instant et comment notre corps veut traduire l'effet et l'émotion que la scène du film nous procure.

Exemples :

> J’adore ce son = pieds qui trépignent de plaisir

> Sérieux ? il a osé lui dire ça ! = doigts qui s'écartent de panique "Oh my god ! Oh my god! Qu'est ce qui va se passer maintenant ?"

> Et merde... il y avait personne pour l'écouter jouer... = poings fermés pour contenir sa frustration et orteils recroquevillés par la honte

En tout cas, c'était plus discret de bouger mes pieds ou mes mains plutôt que ma tête. Vous imaginez le type en face de vous qui fait que de secouer sa tête de droite à gauche au rythme de la bande de son. Je l'aurai assommé direct avec mon Psycgologie Magazine "What is your problem ?" !!!

5. CÅ’UR

Qui dit film musical dit histoire d'amour. Il faut bien se rappeler que les américains sont fans du love baveux dans les comédies. Lalaland ne déroge pas à la règle et on reste donc bien dans le genre cucul la praline. N'empêche, que là, c'est autre chose qui se passe, émotionnellement parlant. Le film évoque le rêve, le rêve de nôtre vie. A la question : "Qui est ce que je veux être plus tard ou qu'est ce que je veux faire ?", qui n'a pas en tête ce souvenir affreux du face à face avec le conseiller ou la conseillère d'orientation qui nous fait bien culpabiliser quand on répond : "euh chépa encore...".

BREF ! Dans le film c'est la même situation sauf que les personnages sont à un stade psychologique au-dessus puisqu'ils hésitent entre deux rêves : le rêve du cœur avec la vie à deux ou bien le rêve de gosse avec la carrière tant espérée. Mon cœur a pris un de ces poids quand j'ai compris ce qui se tramait dans le film. Un drôle de hasard qu'au moment où cette question se présente dans ma vie, le film me donne gentiment l'impression de faire (encore) mon entretien avec ma conseillère d'orientation : "Pourquoi vous n'avez pas fait un bac L si vous aimez tant écrire ? "- avec le regard culpabilisant svp sinon l'effet n'y est pas.

6. POUMONS

En toute logique, lorsque le corps se sent sous-tension, la respiration se veut plus saccadée. On est contracté, on inspire par accoue...

"Mais merdeuh! j'étais venue pour me détendre ! Pas faire une séance d’apnée ! Pourquoi ce film met mes émotions à l'envers ?"

7. CERVEAU

Dernière étape avant que mon corps ne lâche complètement. Alors ok ok LA LA LAND m'a convaincu par sa beauté. Mais il m'a surtout envoyé un tas de questions existentielles en pleine tronche pour bien me chambouler.

Vers la fin du film, mon cerveau cogite un peu voire beaucoup trop ! Alertée par les signaux de mes sens, organes et émotions qui sont en roue libre, mon cerveau enfile le costume de pompier et tente de calmer tout ce remue-ménage. Sauf que mon cerveau c'est un peu un pompier en carton. Il se sentait déjà avant ce film un peu fébrile. Il faut dire que mon "Moi" ne le laisse pas vraiment tranquille. Il est censé répondre régulièrement à la question préférée de mon "Moi" : « Pourquoi je dois continuer à faire mon boulot de pubard ?». Mon "Moi" c'est comme un enfant de 4 ans qui répète "pourquoi ?" et "pour-quoi" et " euh pourquoi déjà ?". Je crois que cette torture de l'esprit l'amuse. Mais ce que le "Moi" n'a pas compris, C’EST QUE C’EST USANT AU POSSIBLE !

8. iNTESTiN

Je vous présente l'acolyte préféré de mon cerveau : intestin ! Bah oui, c'est pas très sexy mais normalement il est capable de prendre le relais lorsque le cerveau est à bout de souffle sur le traitement des émotions.

Sauf que la différence, c'est que le malaise n'est pas solutionné de la même manière. Quand le cerveau travaille et cogite, l'intestin lui digère. Et c'est plus ou moins rapide selon le volume de bordel ressenti par notre corps à ingérer et à soigner.

Sachant que le film a réussi à remettre en question 5 années de ma vie en 2h bah... mon intestin avait de quoi faire en écoutant les bobos de mon cerveau et en essayant de comprendre mon esprit meurtri ! Autant dire que ce héro tapis dans l'ombre a beaucoup encaissé. Le pauvre...

MORAL de l'HiSTOIRE. Je suis sortie de la salle de ciné avec un mal de ventre profond. Je crois que la douleur résidait au niveau du 3e virage de mon intestin près de mon rein droit.

Je vous avais dit ou pas que c'était viscéral comme film ?

A découvrir (ou ressentir) très vite !


Je papote, Je papote:

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